Description
L’hapalémur du lac Alaotra, ou hapalémur d’Alaotra, est une espèce de lémurien de taille moyenne, au pelage gris-brun, endémique de Madagascar. Il se caractérise par une tête, un museau et de petites oreilles arrondis. La forme de ses mains et de ses pieds lui impose un mode de déplacement différent des autres lémuriens. Il progresse en s’accrochant à une tige de roseau jusqu’à ce qu’elle plie et qu’il puisse en attraper une autre, en s’équilibrant avec sa queue. Cependant, il peut également se déplacer en grimpant, en sautant voire en nageant lorsque cela s’avère nécessaire.
Actif de jour comme de nuit, les périodes principales de son activité se situent à l’aube et au crépuscule, où il passe la majorité de son temps à manger. Animal sociable, il vit en groupes familiaux de 3 à 6 individus, composés d’un couple reproducteur et de ses descendants. Ces derniers défendent leur territoire en utilisant des vocalisations et des marquages olfactifs, et maintiennent la cohésion du groupe par un toilettage réciproque et des attitudes corporelles spécifiques. Les petits, quant à eux, s’accrochent au pelage de leur mère, qui les transporte sur son dos et les nourrit jusqu’à l’âge de six semaines. Après 20 semaines, ils sont sevrés et autonomes. Ils partiront fonder leur propre groupe dès leur maturité sexuelle.
Conservation
La limitation de sa zone d’habitat et de ses sources de nourritures rend l’hapalémur d’Alaotra particulièrement vulnérable. Le lac Alaotra est en effet la zone la plus utilisée pour la culture du riz de Madagascar. De vastes étendues de terrains de roseaux y sont brulées régulièrement. Cette espèce est également chassée pour sa chair ou pour être vendue comme animal de compagnie.
L’Hapalémur du Lac Alaotra est donc classé depuis 2002 en “danger critique” d’extinction sur la liste rouge de l’UICN. Il bénéficie également d’une campagne de protection, par le biais d’un programme européen d’élevage (EEP).
Même si à l’heure actuelle, peu de zoos européens présentent cette espèce, ceux qui en possèdent parviennent à les faire se reproduire régulièrement. Un cheptel captif stable permet ainsi d’assurer un avenir à cette espèce en voie d’extinction. Le parc de Clères, qui possède un groupe reproducteur d’hapalémurs, participe activement à ce projet et a enregistré plusieurs naissances.