Faisan du Vietnam

Nom commun : Faisan du Vietnam

Nom scientifique : Lophura edwardsi

Famille : Phasianidés

Habitat : Forêts tropicales montagneuses

Localisation géographique : Vietnam (région de Annam)

Taille : 58 à 67 centimètres

Poids : 1 kilogramme environ

Espérance de vie : 10 à 12 ans dans la nature. Jusqu’à 22 ans en captivité

Reproduction : 24 à 30 jours d’incubation. 4 à 7 œufs

Régime alimentaire : inconnu dans la nature, mais les observations faites en captivité tendent à montrer une alimentation plutôt omnivore

mâle faisan du Vietnam, de trois quarts face, marchant au sol
Gros plan sur la tête d'un mâle faisan du Vietnam
Faisan du Vietnam debout, de dos, la tête tournée vers sa gauche
faisan du Vietnam de profil, marchant sur de l'écosol.
Dessin naturaliste d'un faisan du Vietnam
Description

Le faisan du Vietnam est une petite espèce de faisan, endémique du Vietnam. Il doit son nom scientifique au zoologiste et paléontologiste français Alphonse Milne-Edwards (1835-1900), qui termina sa carrière comme directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.
Les mâles possèdent un plumage bleu métallique, des pattes rouges, une courte crête blanche et des caroncules rouge vif autour des yeux. Les femelles, quant à elles, sont beaucoup plus ternes. Elles présentent un plumage brun, elles n’ont pas de crête, et leurs caroncules sont plus petites et plus pâles. 

Le faisan du Vietnam semble être un des rares oiseaux à aimer la pluie, en raison des zones humides qu’il fréquente en Asie. La saison de reproduction de cette espèce varie d’ailleurs en fonction du climat. En outre, les mâles sont très territoriaux, et ils protègent leur nid de façon très agressive pendant cette période. A la naissance les jeunes se développent très rapidement et leur duvet est remplacé par un plumage après quelques mois seulement.

Conservation

Le faisan du Vietnam est une espèce en danger qui a connu un déclin majeur, au point d’être devenue rare. On a d’ailleurs longtemps cru qu’il avait totalement disparu à l’état sauvage avant de redécouvrir quelques spécimens dans les forêts du centre du Vietnam. Sa population a été estimée à moins de 1 000 individus, sur la base de l’étendue de son habitat actuel. Cependant, les chiffres les plus alarmistes font état d’à peine 100 individus vivant en liberté. La population locale a fortement diminué, en raison de la chasse et de la déforestation. Dans le passé, ce phénomène avait été causé par l’utilisation massive de défoliants durant la guerre du Vietnam. Mais plus récemment, l’exploitation forestière commerciale et le défrichement pour l’agriculture ont fait des ravages. Aujourd’hui, la forêt primaire présente sur l’aire de répartition historique du faisan du Vietnam est presque entièrement détruite. Un seul site, le Parc national de Bach Ma, présente encore les conditions nécessaires à l’épanouissement de cette espèce. La fondation BirdLife travaille depuis plusieurs années, avec le gouvernement vietnamien et la population locale, à la création d’aires protégées, susceptibles d’accueillir les animaux en toute sécurité. Cependant, il existe de nombreuses difficultés à créer des réserves alors que le pays et la population vivent de l’exploitation forestière. Pour s’arranger avec le gouvernement, les associations de protection tentent de porter ce projet en commission, pour que les espaces protégés soient classés sur la liste du patrimoine mondial.

Des programmes d’élevage pour sauver l’espèce !

En parallèle, l’élevage en captivité œuvre à la redynamisation de l’espèce, en vue d’une réintroduction dans la nature. En 1923, Jean Delacour avait expédié 15 oiseaux en France. Ils s’acclimatèrent facilement et le nombre d’individus augmenta de façon spectaculaire au fil des années. Alors que l’on croyait l’espèce disparue à l’état sauvage, on comptait 690 oiseaux captifs en 1982, 734 en 1996, et plus de 1000 ces dernières années, répartis en France, en Angleterre et au Japon. Dans ces pays, de nombreux organismes, dont le Parc de Clères, travaillent actuellement afin d’améliorer la reproduction de l’espèce.
Néanmoins, du fait de la situation précaire du faisan du Vietnam dans la nature et des soucis concernant sa protection, l’UICN a décidé de le placer dans la catégorie « En danger critique d’extinction ».