Description
Le tragopan de Cabot est l’un des tragopans les moins colorés. Son plumage est marron, maculé d’ocelles marron clair cerclées de noir, sur le dos et crème sur la poitrine. Sa tête noire se distingue par la présence de caroncules jaune-orangé autour des yeux et d’une crête rouge-orangé qui se rabat sur la nuque. Cette espèce présente un dimorphisme sexuel. La femelle est plus petite, plus fine et plus terne que le mâle.
Un oiseau timide et méfiant !
Ce tragopan est un oiseau particulièrement méfiant, car il fait l’objet d’une prédation importante. Il vit au pied de grands arbres, dans lesquels il dort et niche.
En période de reproduction, de mars à juin, les mâles se lancent dans de spectaculaires parades nuptiales. Le nid est construit de façon simple, en forme de boule. Il est souvent situé dans le trou d’un large tronc d’arbre, ou à la base de branches horizontales. L’incubation est assurée par la femelle seule. Après l’éclosion, elle reste au nid avec les oisillons, sans se nourrir, pendant trois jours. Elle descend ensuite au sol avec les petits et reste avec eux durant tout l’hiver.
Conservation
Le tragopan de Cabot est classé par l’UICN comme « Vulnérable», du fait d’une population en diminution constante, vivant dans un espace très fragmenté. Il souffre de l’impact de la chasse et de la prédation des félins de la région. On estime à 50%, le nombre de couvées détruites par l’Homme ou les prédateurs. Le tragopan de Cabot est également victime de la destruction de son habitat naturel, au profit de l’agriculture et de l’exploitation forestière. Sa distribution est en effet étroitement associée à l’arbre « Daphniphyllum macropodum » qu’il utilise pour se percher et se nourrir. Or, ce dernier a tendance à disparaître rapidement, de même que les sites de nidification naturels utilisés par l’oiseau.
En 2001, BirdLife International et les associations de protection présentes en Chine, estimaient la population de tragopan de Cabot à 9 300 individus, alors qu’il s’agit d’une espèce protégée en Chine.
Une protection fragile, mais efficace !
Cet oiseau bénéficie en effet de nombreuses mesures de sauvegarde, comme l’établissement d’aires protégées, où la chasse et la collecte des œufs sont formellement interdites, et la mise en place de sites de nidification artificiels. Cependant, les réserves ont tendance à être relativement petites et isolées, donc pas suffisamment adaptées pour soutenir la croissance d’une population viable. Néanmoins, les premières études ont prouvé que l’établissement de ces zones a été efficace pour lutter contre la déforestation et la chasse, et on estime aujourd’hui que 60% de la population de tragopan de Cabot s’y reproduit.
Aujourd’hui, l’espèce fait encore l’objet d’une surveillance constante et de nombreuses études sont menées, afin de déterminer l’efficacité des mesures de protection. En captivité, le tragopan de Cabot fait également l’objet d’un programme de reproduction, auquel participe le Parc de Clères, mais les naissances sont encore rares.